samedi 26 mars 2011

Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon soutiennent Patrick Viverge (2)

En déplacement dans le Jura pour les cantonales, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon avaient visiblement beaucoup de choses à (se) dire.

Si Arnaud Montebourg voulait agacer Martine Aubry, il ne s'y prendrait pas autrement. Ce jeudi, le député de Saône-et-Loire était à Dole, dans le Jura, pour soutenir le candidat du Parti de gauche, Patrick Viverge, pour le second tour des cantonales, en compagnie de Jean-Luc Mélenchon. Quelques heures seulement après le passage de la première secrétaire, avec qui les relations sont fraîches depuis l'affaire du rapport sur les Bouches-du-Rhône...

Le député de Saône-et-Loire assure que sa venue est motivée par "le devoir de montrer que la gauche est unie dans ce scrutin cantonal". Mais s'afficher avec le leader du Parti du Gauche, quand celui-ci a refusé de se rendre sur la péniche et de se poser en compagnie de Martine Aubry, Cécile Duflot et Pierre Laurent au soir du premier tour, ressemble fort à un message politique adressé à sa direction.

Dans le train qui les mène dans le Jura, le candidat déclaré à la primaire PS et celui aspire à fédérer la gauche de la gauche à la présidentielle affichent une certaine complicité. Tous deux font alors l'inventaire de ce qu'ils ont en commun. "Nous sommes des fervents partisans d'une sixième république", lance Jean-Luc Mélenchon. Arnaud Montebourg ne peut qu'acquiescer, avant d'ajouter: "La cinquième République est un système qui va mourir des abus qu'il autorise". "Et puis il y a le traité constitutionnel européen, pour lequel nous avons voté non."

"Aubry est une mante religieuse"

Ce déplacement d'entre deux tours des cantonales a également permis à Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg de causer de la présidentielle. Et là encore, ils tombent d'accord pour dire que DSK n'est pas l'homme de la situation. "Peut-être, Arnaud sera-t-il le candidat socialiste à l'élection présidentielle. Dans ce cas là, il me donnera du fil à retordre, car c'est loin d'être le plus mauvais, croyez-moi. Au moins, lui aurait quelque chose à dire."

Une crainte que Jean-Luc Mélenchon écarte aussitôt: "Je pressens que ce ne sera pas aussi simple qu'il le croit, et dans ce cas-là, pour tous ceux qui trouveraient intéressants les idées d'Arnaud Montebourg, alors me voici à votre disposition..."

Ces points de convergence ne doivent pas masquer l'état des relations entre Jean-Luc Mélenchon et son ancien parti. Une relation complexe, teintée de nostalgie et d'amertume. Jean-Luc Mélenchon donne vite le ton: "Ce n'est pas Arnaud qui me fera le numéro de la mante religieuse sur la péniche, où, à peine assis, vous voici phagocyté, dévoré et digéré. Non, je rappelle que je suis fondamentalement indigeste pour certains estomacs." A ses côtés, Montebourg part d'un éclat de rire. "Méluche" a beau taper sur la première secrétaire du PS, l'avocat a visiblement laissé sa robe au vestiaire.

Montebourg: "Pas question de quitter le PS"

Le patron du Parti de gauche a aussi salué le courage d'Arnaud Montebourg d'avoir soutenu Patrick Viverge dès le 1er tour des cantonales, malgré la présence d'un candidat étiqueté PS. "C'est un acte politique courageux de la part d'Arnaud", explique-t-il. Avant de blaguer sur le poids tout relatif de la fédération socialiste du Jura. "Je connais des département où Montebourg pourrait s'attendre à pire, il semble qu'il s'est créé quelques ennemis", glisse-t-il dans une allusion au PS marseillais des frères Guérini.

On en viendrait presque à se demander pourquoi le député socialiste ne rejoint-il pas le Parti de gauche? "Moi, je suis un légitimiste, je reste au PS car j'ai l'espoir de le transformer. Je suis d'ailleurs en charge de sa rénovation et celle-ci est en marche", répond Arnaud Montebourg. Une conviction que partageait naguère Jean-Luc Mélenchon, avant de quitter le navire socialiste. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire